Je priai avec les jardins hybrides Une fleur me cueilla Je craignis l’aube dans ses parfums Je bus sa clarté Et ivre dépossédé Je fis mes adieux à la chère poésie
Les oisillons me chantaient les dernières chimères De la poésie matinale Le goût du cidre dans la figue de barbarie Sembla me connaitre et fila dans mes veines La plus complète durée Le vide le plus plein Échouant à suivre la trace du matin « Je dormis avec les tristesses de la foret » « Et au réveil il était midi »
La marche me traîna et mes pieds m’entretenaient Comme si j’étais leur mère Et sur la gamme des herbes Je choisis la rivière « L’eau de la rivière a bien lavé son lit » Nous glissâmes sur l’onde veloutée Et nous finîmes dans le ventre du crépuscule Mes pieds et moi au passage du soir et de la nuit Nous demeurâmes éméchés Et pour rompre le silence la lune nous salua
J’ai obéi à l’indécence de l’air du soir La pensée Jolie Vive La peau Et l’eau
Le ciel se déchira J’embrassai l’aube Et je pris un séchoir