Les jours s'achèvent Dans la galère. Dans la misère Des enfants crèvent.
Doivent-ils défier la colère des vagues? L'enfer, dans leur haleine, bouillit les courants Dans les profondeurs des eaux. Comment les dragues Servent-elles de voiles aux souffles des vents?
Comment peuvent-ils se frayer de passage Dans le voile froid des tempêtes sanglantes? L'ombre de leurs rames combat, avec rage, L'irritation des écumes offensantes...
Le soir, découvrit-il la lueur en un fil Où se réuniront les âmes confondues Dans la galère tel un tombeau en éxil Naviguant sur les mers hostiles et tendues?
Les enfants souhaitent apercevoir le croissant Au-dessus de leur tête nue où l'aigle royal Aux plumages de feu et à l'oeil accabrant Survole le ciel noir, aveugle et marginal...