Le vent m'apporte Inlassablement Les échos d'une cohorte Volant au firmament. Me parlent-elles De mon île lointaine Ces quelques hirondelles, Ou sont-ce les tourterelles, Ou ces corbeaux coassant? Ont-ils vu mon volcan Piton de la Fournaise Qui rugit un instant Pour les réunionnaises? La vie nous a happé Ici en métropole. Une famille crée Pose sur mes épaules Des responsabilités. Les enfants partis Ont posé dans leur nid Quelques oisillons Qui reviennent souvent Voir leurs grands-parents. Déjà le vent s'essouffle. Je me suis éloignée De mon île tant aimée. Et si parfois noyée Dans mes souvenirs passés, J'aime à voir refléter Ces souvenirs charmants, Ce temps où j'étais enfant Bercée par l'insouciance Sous le toit des parents. Pourtant mes mots s'envolent Et noircissent ma feuille. Il neige dans ma mémoire Des souvenirs d'hier Et le temps ne semble pas vouloir Gommer un peu de ma misère. Il fait bien froid ce soir, Automne de ma mémoire.