Je sais qui vous êtes, Messieurs les poètes. Au pays des rêves, Portant haut le glaive, Vêtus d'un habit d'or, D'une voix de ténor, Vous déclamez des vers En prenant de grands airs.
Les plus beaux sentiments, Les plus nobles tourments, Les chants des troubadours Comme ceux de l'amour Sont vôtre ordinaire.
Bien loin du vulgaire, Vous planez au dessus Des chemins sans issue Antres nauséabonds Et noirceur de charbon Ou croupit par malheur, Las, vôtre serviteur.
Cessez donc, je vous prie, Cette bouffonnerie, Revenez sur terre Sans l'imaginaire, Et partagez enfin, Mes jolis chérubins, Le sort misérable De vôtre semblable.