Le village, enfoui dans la plaine, Dans l’attente de la tombée de la nuit, Respirait lourdement sous la pluie. Le décor reluisait sans grande peine.
R… errait dans les ruelles du village ! Quelques lumières inondaient les rues tortueuses Des lumières chaudes dessinaient des ombrages Qui transformaient les profils en formes gracieuses
R… errait à la recherche du bonheur Ce bonheur qui lui échappait de jour en jour Le désir du plaisir qui devenait un mirage d’horreur Tel ce souhait qui lui échappait toujours.
Les lumières crues et bleues des téléviseurs Donnaient à la chaleur de cette image un contraste sans cœur Bonheur, chaleur, tristesse, mélancolie, Toutes les couleurs tapissaient la toile tranquille !
R… errait et regardait les gens assis, Le téléviseur comme seul interlocuteur La communication n’était pas de rigueur Car tous les villageois étaient figés ainsi !
R…. errait et se mit à crier au cœur du village Du fond de son cœur, à tue-tête Je veux de la tendresse, de la douceur en partage Mais point de ressac ! Le téléviseur était en fête.
Les lumières s’éteignirent petit à petit La nuit investit le bourg de son obscurité Pas d’écoute n’avait été faite au promeneur frustré Seul le clocher sonna la mi-nuit
Le sommeil avait engourdi les heureuses gens R…errait sans tendresse, sans plaisir, sans allant Il héla le bonheur et la tendresse de tous ses moyens Mais le silence de la nuit ne lui dit rien !
R…errait en silence pour ne pas réveiller la nuit Nuit de tristesse, de mélancolie, de chagrin, De frustration car personne ne l’avait ouï Dans son désir du bonheur à partager avec lui !