Tu étais femme fière, alerte et dynamique, Aux habits choisis, colorés mais classiques, A la coiffure soignée d'une mode d'un temps, Fière de toi-même, au vif tempérament.
Les jours passent, le temps s'écoule, Les heures défilent, l'âge avance, Le miroir déforme, les rides se déroulent La vieillese prend acte de sa naissance.
Ton conjoint, mon père, s'en est allé. Déjà tourmentée, ton mal s'est amplifié, Tu t'es isolée dans ton monde acquis, La vivacité de ton esprit s'est affaiblie.
Hui, maman, ton état me bouleverse, Je ne sais quel entendement te berce. A corps présent, tu es en absence, Rongée par cette diabolique démence.
Triste chemin que peut être une destinée! Je ne sais ce que ton coeur ressent, Les rares conversations sont limitées. Qui de nous deux est devenu l'enfant ?