Ils sont amers ces jours sans l’aube de tes yeux, Loin de ta peau candeur, cheveux au clair soyeux. Il a couru le temps, couru sur ton corps nu Où glissait ma caresse en désir contenu. Détresse d’un regard, margelle puits d’amours, Et moi qui posais là, impuissant, vain secours, Te chantant des refrains dont tu n’avais que faire En tunnel sans lumière, aimer, la belle affaire!… Il est bien là le temps du soir qui vient rôder Et tomber sur mon âme en vague sablier. Fini le bal du rire et des regards et gestes, Cette lance me perce – empathie – et le reste… Je garderai pourtant, dans le creux de ma main, Ta nuque frêle et douce, souvenir de demain. Une fossette en lac restera lit de larme, Reflet des instants d’or en déni qui désarme. Renaissance fleurit tous les sentiers battus, Rafale et vents contraires; les oiseaux se sont tus. Lors, mes milliers de mots pavent la terre entière, Tapissant les sous-bois de ta beauté altière. Tu vis ta vérité, je ne fais que rêver. La pluie de papillons va bientôt arriver… En silence est tombé sur mon jardin secret Le voile chiffonné d’un soupir, sans regret.