Monde du silence Immuable et frénétique Ecoute la vermine qui mange Ton oreille Ton oreille fourmille De suçons épileptiques Le fleuve charrie des épaves Des trompettes aux calices noyés Le violon se cabre L'archet est désarçonné Les guitares ont des barques Plus longues que les cercueils Des cordes trop lasses Qui portent le deuil ! Monde du silence T'es peuplé de cauchemars De rêves hilares De chaises vides De foules pressées De calvaires livides Aux allures empaillées Et pourtant Silence Bohémien de mon coeur J'aime ta voix Ta roulotte Qui fait les cent pas Sur le seuil De ma demeure