Le fleuve est là, présent Et, l'eau de ce bras mort Attire les oiseaux Les canards et les oies Se partagent le ciel. Lente, la pirogue, Écarte les roseaux. Son sillage discret Attire quelques carpeaux. Un héron est inquiet. Arcan, d'un javelot Le cloue contre un vieux tronc. Le chasseur aux aguets Tient son arc levé. Et la pirogue va Vers l'insouciant gibier. Une flèche est lâchée Un canard est percé. Les autres prestement, S'éloignent du danger. Sur la rive opposée La tribu embusquée Attendait ce moment Pour entrer en action. Les flèches vont bon train, Les oies tombent, percées. La barque glisse encore Vers quelques rescapés Mais les oiseaux s'en vont Se perdre à l' horizon.
Et vingt mille ans plus tard Dans un parc Lyonnais, La barque est exposée Dans une contre-allée.