Las ! Harassé de faim, de froid, de misère, Brisé, hors d'haleine, usé de courses vaines, De détresses transi, déchiré et meurtri, Hautain, orgueilleux, il s'en va loin des yeux. La meute va devant, il lui tourne le dos. Vers le défilé noir, il dirige son pas Son destin est scellé, il ne peut retourner. Alors, au fond du bois, il court se reposer. Il lèche son côté pour effacer ses plaies. La mort est là, autour, discrète, omniprésente Patiente, lancinante, torturante, arrogante. La plainte muette s'échappe de son ventre. Son regard s'obscurcit, le cri rauque ne sort pas ... Le loup est déjà loin, Hurlant dans l'au-delà.