Vos
poèmes

Ce matin un petit lapin
La queue comme une houppette
A traversé mon jardin
En accomplissant mille galipettes

La Seudre serpentait au loin
Au fond de son lit douillet
Souvenir de ses rêves coquins
Une brume légère s’effilochait

Et pendant ce temps
Le laboureur entre deux sillons
Labourait, labourait
Consciencieusement

Je goutais le calme et la sérénité
De la campagne endormie
Quand soudain sur le chemin
Je restais tout ébahi

Sur sa bicyclette nickelée
Le curé de Camaret
La soutane entre les dents
Pédalait, pédalait ! Frénétiquement

Au loin le sifflet d’un train
Me fit rêver un instant
Cependant le petit lapin blanc
Lapinait, lapinait fébrilement

Devant la gare Louis-Philipparde
Des retardataires s’activaient
Pour ne pas rater le wagon de queue
Pris d’assaut par des mégères impudiques

Et pendant ce temps, le ramoneur
à califourchon sur la grande faitière
Ramonait, ramonait avec ardeur
La cheminée de la douairière