Voilà mon sac à terre et je revis mon drame, La tristesse du monde envahit mon âme. Un verre de vin rouge me réchauffe le cœur, Le bar de la Marie retrouve sa couleur.
Les marins de Hambourg se tapent dans le dos Les chopes hautes levées trinquent aux matelots Ils rotent le houblon de bières trafiquées Et crachent un jus amer de tabacs importés. Les jambes écartées, se moquent des « femelles » De leurs maris jaloux, de leur air péronnelle.
La lumière s’obscurcit, mon verre est désempli Les marins en bordée, soudain se sont enfuis. Dans sa mélancolie, la souillon en bas noirs Pour noyer son chagrin, astique le comptoir.
J’allume une cigarette, je reprends un verre Pour aller naviguer sur des mers éphémères Sous un faux pavillon, dans un cargo rouillé Chargé de contrebande et d’alcools frelatés.
Imbibés de saké les « lascars de Java » Veulent jouer du couteau, et s’en prendre à moi La lumière s’éteint. Le bistrot a fermé Voilà mon sac à terre, jusqu’au prochain pichet.