Ô ma galère fantomale Ma vague ma terzarima J’entr’ouvre tes écrins tes malles Je bois comme une eau baptismale Sous ta houppelande hiémale De pluie de neige de frimas
Quand traîne ta vogue estivale Je prends le large pour des nuits Pour des longues nuits médiévales Sous des musiques ogivales Je délie toutes tes cavales Je goûte au plaisir de l’ennui
Quand tu tournes mes équipages Rouillés piqués de goélands Dans tes ressacs dans tes tapages Je ne suis plus qu’un mousse un page Je te dénude entre mes pages Et tu largues tous tes galants
Sous ta guenille printanière Je fane pensées et soucis Ô ma payse buissonnière Ma promise ma prisonnière Ta fleur rouge à ma boutonnière Je chante dans tous tes récits
Sous ta misaine au vent je brame J’ai ton goulet et ton goulot Quand ta marée brise ma rame Ma guitare mes épigrammes Je démêle ton mélodrame Je perds le nord le caberlot
Quand tu m’enchantes sous ta frime Que tu trottes jambe deçà Jambe delà que tu t’escrimes À me faire payer mes crimes Que tu me tiens que tu m’arrimes Je suis ton boulet ton forçat