Quand le jour met les voiles Il ouvre ses quinquets Et tapisse d'étoiles Le ciel gris du pavé. Sa lanterne magique Inonde mes volets D'un halo fantastique Où Pierrot vient danser. De janvier à décembre, Sur les coups de minuit Il s'invite en ma chambre Puis s'assied sur le lit. Il me parle en sourdine De mes rêves secrets, Des nuits tendres de Chine, Des trottoirs de Broadway. Il connaît des histoires Venues je ne sais d'où, Qu'au tréfonds d'un grimoire Consigne un vieil hibou Lorsque ses yeux se cernent Dans le matin frileux, Il souffle sa lanterne Et va dormir un peu. Eternel noctambule Ce soir il reviendra Dans ma nuit somnambule Pour rêver avec moi.