Miroirs
J'aime les contempler, Ses yeux doux et amers
Où se mêlent, insalubres, le jour, la nuit !
Le brûlant soleil, qui de par son infini,
Offre aux grands voyageurs un repos salutaire.
La frêle lune, de ce blanc immaculé
Qui illumine la jeune fille encor pure,
Qui laisse tous les yeux, comme un simple fruit mûr,
De leurs regards et leur amour, la dévorer.
J'aime les contempler, Ses yeux fous, assombris,
Où se mêlent, sublimes, le pur et l'impur.
Son iris qui, pareil à une mer d'azur,
Nous fait rêver et nous rends simplement épris.
Deux magnifiques opales qui resplendissent
De ce noir, brillant, éclatant et attirant,
Au même titre que cet insatiable Néant
Et ses nombreuses succubes, qui nous punissent.
Ses yeux azurés rappelant le jour levé,
Naissant à cette époque où tombent les cristaux,
Cette froide lumière, immonde Chaos,
Resplendissant sur ce blanc miroir inviolé
J'aime les contempler, Ses yeux froids, leur colère
Pour le triste Bohémien allant, vagabond,
Prêt à nager à jamais dans Ses yeux sans fond,
Semblable à celui en partance pour Cythère.
Pour un seul de Ses regards, il n'en est pas un
Qui, par delà les tumultueux fleuves et la mer,
Par delà les grandioses montagnes et la terre,
Ne serait prêt à damner son âme, ce défunt.