Il y a de ces fenêtres Qui s’ouvrent sur des visages Qu’on n’aurait jamais dû connaître ; Mais chaque Homme, impie ou sage, Est un livre qu’on doit se réjouir D’avoir lu. Peu importe les horreurs Et les pages sales qui ont pu nous salir. Une tombe, c’est un peu ça notre cœur On y enterre tout ce qu’il y a de propre Quand il appartient au passé qu’on révère ; Et parfois, seul et couvert d’opprobre On y rentre espérant y noyer ce nous-revers.
Alors ce matin, j’ouvre ma fenêtre, Comme tous les hommes, j’ignore sur quelle vue Mes yeux vont donner. Comme un prêtre Je bénis le sage qui observe et les choses de rebut Que viendra grappiller le nécessiteux. N’ayant rien à offrir que les couleurs que je vole, Parfois ange et démon, sage et débile comme eux, J’ai le cœur-monde et je leur invente des paroles, Plume à la main, je leur peins un monde plus vivant Dans l’espoir qu’ils se jettent tous en mon âme-océan !