Tout est si beau que nous avons sali Tout est si pur que nous disons morose Si imparfait que nous avons grandi Tout est si nu qu’avons bardé de choses Et, lentement, notre œuvre décompose L’œuvre que Dieu avait tant travaillée Et contenue dans la beauté des choses Tu es si belle… et je t’ai oubliée.
Tout est si proche et c’est tant que je crie A ciel ouvert où mon âme est enclose Je lance à Dieu : « Où est le Paradis Que tu m’avais promis entre autres choses ? » Tout appartient à la vie qui repose En mon amour… et je t’ai éloignée Pourquoi, ma douce, t’enfuir tu n’oses ? Tu es si belle… et je t’ai oubliée.
Tout est fidèle… et moi je te renie Mon idéal : un Dieu qui m’indispose ! Mais de ta main, tu tires l’infini Et ton baiser sur ma bouche se pose Tout est uni de ce que je t’oppose Et clair, le jour où je n’ai pas brillé Tu es si belle en ce jardin, ma rose Tu es si belle… et je t’ai oubliée.
Tout est si beau, s’il reste quelque chose Tout est si pur que nous avons souillé Pardonne-moi si je n’en sais la cause : Tu es si belle… et je t’ai oubliée.