Lecture
Sur une feuille à tes yeux offerte, sortie de nulle part,
Avec un stylo secret d’origine inconnue
On a écrit à l'encre... de Chine ?
Ce qui vient du fond d'un cœur anonyme.
Tant d'inconnue, tant de mystère,
Qui t'emmène, par des mots que tu comprends,
Vagabonder dans les ruelles tortueuses
D’une solitude, que tu fais tienne à présent,
à la rémanence teintée d'un parfum de savon
à la vanille. Tes yeux parcourent le regard
Que le poète a posé sur cette fleur
Insolente de jeunesse dans le vase de cristal,
Evoquant l'absence
De celle qui un jour lui décocha un sourire,
Tel un trait de lumière De l'archer Cupidon,
Et le laissa à genoux, effondré d'amour.
Dès lors, plus rien ne compte que ce minois
Au regard enjoué, empreint de passion,
Quand l'étreinte de son corps transporta le poète
Au-delà des frontières du réel,
Sans soupçonner l’impossible retour.
Et là, lui tenant compagnie dans ses errances folles,
Tu titubes avec lui dans une quête sans issue,
Puisque la fille ne reviendra pas,
Et tous ses sentiments tu les reçois en cascade,
Tel un vol de pipistrelles perdues
Qui se heurtent à ton corps qui ne devrait pas se trouver là
Mais tu choisis de rester. D’écouter ses prières
A la fleur émeraude, magnifiée par la lumière rousse,
Le matin d'un printemps généreux.
Le poète supplie, s'étiole,
Maudit l'horizon embrumé de désolation,
Caresse l'espoir impossible de revivre ce passé perdu.
Voila l'émotion qui t'envahit, tu soutiens son délire.
Tes yeux embués de ses larmes
Lisent encore son espoir fou,
Dulcinéen, et naufragé,
Dans ce radeau fortune
Qui lentement s’enfonce
Dans l’océan
Insondable
Du désespoir.
Mais tu reposes la feuille
Dont les mots à l’encre de Chine ont strié ta peau.
L’histoire à la beauté bouleversante
De laquelle tu t’extrais laissera sa petite trace.
L’empathie s’en ira en même temps
Que l’encre sur ton cœur deviendra... sympathique....