Ah je ne sais ce qui m’anime Au seuil de ces petits matins Quand je me perds dans l’incertain De ton douillet velours satin Comme en un désert anonyme… Comme en un désert anonyme…
Ah je ne sais ce qui m’oblige Aux aurores qui nous relient A m’égarer dans tes replis Quand nos aumônes accomplies Me renvoient à tous mes vertiges… Me renvoient à tous mes vertiges…
Ah je ne sais ce qui me pousse En ces aubes que tant je crains, A hasarder dans cet écrin Doux comme du petit sucrin Une langue tellement douce… Une langue tellement douce…
Ah je ne sais ce qui m’enchaîne En ces avant goûts languissants Du jour qui vient, du jour naissant, Lorsque je t’entends, gémissant Dans cette onde qui nous entraîne… Dans cette onde qui nous entraîne…
Ah je ne sais ce qui m’enflamme Quand ta bouche va parcourir Ma sucrerie, à en mourir, Que tes lèvres vont recouvrir Comme un fruit mur que tu réclames… Comme un fruit mur que tu réclames…
Ah je ne sais ce qui m’attire Toujours plus avide de toi, Durant ces nuits où je côtoie Cet amour loin d’être courtois Au delà du temps qui s’étire… Au delà du temps qui s’étire…
Ah je ne sais ce qui m’exhorte A n’être fait que pour t’aimer Et ta blessure refermée T’aimer toujours plus que jamais T’aimer encore de la sorte… T’aimer encore de la sorte…