Tous nos mondes passés viennent peupler nos nuits, Ma douceur surannée de soleil et puis d’ombre, Nos instants dérobés nous reviennent en nombre Quand sonnent dans nos cœurs douze coups de minuit. Je te prendrai ainsi aux déserts et aux vents Mon rêve dans la nuit, mon rêve qui divague, Pendant que tu diras mon nom à chaque vague En attendant la vie dans un soleil levant. Nous irons bien plus loin, émergeant des vapeurs Pour rechercher l’azur sous une pluie d’averse, Pour rechercher toujours où la raison s’inverse Ce qui sera de nous jusqu’au bout de nos peurs. Je t’aime pour le jour, pour la nuit, pour le temps Pour ces heures perdues aux parcours infidèles, Oh ne me dis jamais qu’il existe un modèle Je ne poursuis la vie que dans un contre temps. Quant je t’effleurerai, aux caresses d’un songe Nous nous prendrons la main doucement à tâtons Ce soir je dis ce soir, car nous réinventons Cette autre vérité aux lèvres du mensonge. Ce qui va demeurer de nos insoumissions, De nos joies oubliées, fontaines saccagées, Nous en ferons nos vies, passantes expurgées De tous nos compromis et de nos démissions. Ma douce fiancée j’ai douté tant de fois, Nous nous perdrons c’est sur à vouloir tant refaire Notre unique journal que le temps va défaire Comme si de nous deux, il n’était qu’autrefois.