Je sais, il n’y aura que ces années enfuies Et puis ce temps passé et puis ce temps perdu Les instants retrouvés aux heures confondues Nos souvenirs lavés aux larmes de la pluie Et tous ces moments là, tes cheveux qu’on dénoue… Alors vis ta vie et notre monde à nous…
Je sais dans cent mille ans, je sais dans dix mille ans, Les fleurs auront fané et auront refleuri, Aux allées de l’oubli aux jardins défleuris, Aux humus qui iront en nous assimilant Aux portes du soleil …on n’en reviendra plus Alors vis ta vie mais vis là un peu plus…
Je sais d’être si peu, c’est si peu de survie Une fraction de nous au hasard des marées Un soupir, un sanglot, une larme égarée La note inachevée au piano qui servit A nous pousser plus haut vers notre plein été Alors vis ta vie et vis la sans compter…
Je sais le goût du sel et celui de l’adieu Et ma faim de ton ciel et jamais rassasie Mes fumées d’incertains, mes idées de rosiers Nos dernières pensées, nos désirs et nos Dieux Dont on sait qu’ils sont morts s’ils ont même existé Alors vis ta vie comme une éternité…
Dans cent ans, dans mille ans ou bien dans cent mille ans Que t’importe aujourd’hui, que m’importe le temps ? Alors vis ta vie…Il est encore temps.