Le temps en s’enfuyant a flouté ton visage L’estompe est en mes yeux qui se perdent au loin, Une photographie que je prends à témoin Dit le vague posé aux ors du paysage. D’errances au passé mon cœur as-tu besoin ? Prends garde baladin De ces fleurs au jardin.
La prairie ce matin s’habille de mes brumes Il pleuvait aux douceurs d’un hiver déjà vieux Cette rosée tombée, une larme en tes yeux, Frissonne souvenir et pourtant nous y crûmes En l’été outrancier déjà lourd des adieux Aux vertiges des fièvres Où s’unissaient nos lèvres.
Ta chanson fut de vent et la mienne de toi Emportée de la nuit il y a si longtemps Des années et bien plus mais qu’importe le temps Rose je t’appelais dans mon obscur patois Drôle de ritournelle aux abords du printemps, Vers ces inattendues, Tremblent mes mains tendues.
J’ose ce désespoir au désert comme un cri Pour chaque feuille morte et chaque fleur des prés, Et tous les feux du jour aux couchants empourprés, Le sentiment aussi par le temps est prescrit L’après viendra bien sur et puis un autre après Mes tourments passeront Quand mes yeux s’éteindront.
Vis ta vie ou bien meurs de ta peine en partant Chaque fois que viendra cet enfant de minuit J’irai vers ta chanson du profond de ma nuit Colportant ton bonheur, ton chagrin tout autant, Aux folies infinies rythmées de l’air d’autan Notre seul rendez vous Dans l’ample vent des fous.