Des millions d’étoiles sont tombées dans nos yeux Depuis longtemps éteints et soudain rallumés N’est ce donc que cela ces mondes consumés Que l’on nomme trous noirs aux cervelles des vieux ? Clio a pris la lampe et montre le chemin Ah mes autres moi-même et pourtant si divers Que fondent en nos cœurs toutes neiges d’hivers Que notre soit la joie dans les yeux d’un gamin.
J’allais vers vous le soir et parfois dans le vent, Surplus d’humanité aux méandres des rêves L’illusion d’être en vie et puis quelques joies brèves Quand je vous retrouvais avec nos jeux d’avant. C’est l’été qui revient et je meurs de plaisir Comme dans un vieux film qui parlait de vampire Mais à mot si couverts qu’on devinait le pire Pour mourir avec elle en infini désir.
Quelle était cette actrice aux frontières du songe ? Annette je crois bien mais qu’importe après tout Il y avait nos mains au piano et surtout Nos yeux de pureté qui niaient le mensonge Au mélange des sons où naît l’indéfini, Cette lente saison tout de blanc et de noir Me reste en cinéma, l’image de Renoir Immense et flamboyante où gisait l’infini.
Savions nous de la vie en ces temps de mépris Que le pur essentiel qui s’en va sans détour De nos cœurs à nos cœurs sans espoir de retour Brûle tout en dedans pour un mot incompris ? L’email je me souviens s’appelait télégramme Et l’amour se nommait Elsa Martinelli Ou Annette Vadim, qu’importe l’embellie ? Ah mourir de plaisir c’était tout un programme.
Oui la flamme est en nous qui brûle de longtemps Nous l’appelions la joie elle n’était qu’étoile Et quand elle luit moins je crois qu’elle se voile Pour éviter l’usure ou la marque du temps. Mais je vais vous revoir nos cœurs sont en latence, Il y aura des soirs empreints du merveilleux L’étoile dans le ciel et celle dans nos yeux Car sans vous mes amis qu’eut été l’existence ?