Tu chantais l’air est doux qui nous vient du marin Ah partir sans mourir voyager sur ta brise Océan, de ce point où ta vague se brise A l’Inde acidulée des chairs du tamarin
Je revis treize cent en ces jours oh combien Sur la route éveillés, mille merles siffleurs Chantaient quand nous avions levé l’armée des fleurs Et que tu nous disais le soleil te va bien.
Cette ville cadeau de créneau et de pique Cité mêlée de Juif d’Arabe et de gitan Qui n’oubliera jamais son vicomte occitan Où nous vivions notre Oc d’épopée et d’épique
C’est cette Carcassonne ici sur le caillou Bâtie mère sorcière aux guis de guérison Le bûcher continue la barbare prison Et se meurt au mur strict Clergue de Montaillou
Ils risquaient tout, leur vie, ainsi tu te consoles Les objets que l’on voit le diable les a faits Je suis Arnaud Marty l’un des derniers parfaits Moi je suis Béatris, dame de Planissolles.
Je t’ai trouvée un jour, chair de littérature, Tes amours, ta passion toujours exagérée Et autant qu’on put l’être oh si tôt libérée C’est toi que je cherchais femme grandeur nature
Béatrice de sang, d’espoir voué aux flammes De vie, de sentiment et de tant de beautés, Passe le moyen age au joug des papautés Tu restes à jamais l’éternité des femmes.