Des ondées d’étoiles qui tellement luisaient Sont tombées dans nos yeux depuis longtemps éteints N’y aurait-il donc eu pour nous, aucun destin Si nous étions passés sans jamais nous croiser ? Et n’y aurait-il eu que matins diaphanes, Et pour nos yeux voilés que des regards atones Et pour tous nos soleils que des journées d’automne Et dans tous nos bouquets que des fleurs qui se fanent ?
J’ai entendu ta voix, tu chantais doucement, Tu parlais doucement, tu disais « prends ma main La jungle est tout autour montre moi le chemin, Nous irons de concert jusqu’au bout du roman » Et pourtant il pleuvait, ce soir-là, en Bretagne Mais qu’importe le temps ? Pour nous c’était pareil, Nous lisions en nos cœurs où il faisait soleil Et puis nous érigions nos châteaux en Espagne.
En toi, je retrouvais le cocon, la maison Mais aussi cet air pur de toute la nature Une autre dimension au parfum d’aventure Car tu mêlais toujours l’espoir et la raison. En toi je retrouvais présent – éternité, Mais aussi tous les soirs nos soleils de minuit Du matin espérant aux songes de la nuit, Car toujours tu mêlais rêve et réalité.
Et j’attendais de toi depuis la nuit des temps, Tant de feux que de gels, d’éveils que de sommeils, Tant d’hivers que d’étés, de pluies que de soleils Car tu faisais en moi automnes et printemps. Tu m’as donné tout ça, je l’ai sauvegardé, Je sais bien aujourd’hui ce que point n’ai rendu Et ce que j’ai gagné et ce que j’ai perdu, Bien que tu sois partie de toi j’ai tout gardé