Je voyage dans mon karma Ou dans tout ce qui lui ressemble Aux gouttes d’eau des pluies qui tremblent Aux pluriels de nos sigma. Sais-tu toi lorsque l’air résonne, D’accents, d’odeurs du Sud venus, Que je t’empoigne toute nue Ma fabuleuse Carcassonne ? Ton passé tout écrit en braille, Je l’ai deviné à tâtons, Ton blanc et noir photomaton Je l’approche sous tes murailles. Arabe et juif s’y côtoyant Font une chaîne d’amitié Je vogue aux mers des initiés Aux contours flous et ondoyants. Ma patrie d’écume et de sang Trencavel nous revit l’aurore Et son ombre qui plane encore Toujours là quand le soir descend. Terre à vilains ou bien duché, Cité rebelle des maudits Tu fus la terre des faidits Et des purs voués au bûcher. Je sens battre ton cœur si fort Aux révoltes des tous les frustes, Car coule en toi le sang des justes Et sur les mains de tout Montfort ! Oh mon pays je vous tutoie, Toi Cercamon, toi Ventadour Tes sirventes toi troubadour, Arnault Bernard le plus courtois… …Ma langue devenue patois…