Je vous ai tant aimé d’amour plus qu’ordinaire Femmes évaporées aux nus brouillards du soir Seulement pour un mot, pour un simple bonsoir, Pour l’image aperçue, parfois subliminaire, J’ai vécu avec vous, Ô fées, dame lunaire, L’indicible passion sur le fil du rasoir.
Aux nus brouillards du soir, femmes évaporées Qu’aurais-je été sans vous ? Ah bien peu je présume Sans ce feu intérieur qui toujours me consume Que serais je aujourd’hui sans ces nues explorées Par vous rien que par vous, de passions dévorées, Qui m’appreniez la vie comme elle se résume.
Seulement pour un mot volé à la chanson, Une robe frôlée comme ça en passant, Une pensée de vous au retour incessant, Ces lèvres sur mon cou d’où monte le frisson, Mon existence est là, derrière ce buisson Ardent de mes désirs, toujours aussi bruissant.
Comme ça en passant, une robe frôlée Et disparue soudain tel un fuyant mirage Mais quand viendra-t-il donc, quand viendra-t-il cet age Où s’éteignent les feux et l’âme consolée Se résigne qu’à n’être une bribe volée De vie si bien rangée à l’abri de l’orage.
A l’abri de l’orage où mon cœur, tu sommeilles Sais tu, je me vois mal mon âme vous privant De l’espace qui naît sous la plume écrivant Tout mon amour pour vous et toutes vos pareilles Qui passez dans ma vie au pays des merveilles, Ah si je dois mourir, que ce soit en vivant !