A force de courir, de vivre dans le vent, A force d’exposer ta vie, ta vraie nature Tes espoirs de matins au soleil arrivant Il fallait bien qu’un jour tu ailles plus avant Où finit la raison et où naît l’aventure.
Et moi je te disais de mordre à pleines dents D’oublier les mots sus et d’inventer l’histoire Il n’y a que les vieux pour parler d’accident Quant on trouve l’azur dans le soir descendant Comme une récompense après une victoire.
Ton corps et puis l’esprit, que tout cela repose Sur un perfide hasard une envie de revanches Il fut le jour venu du moins je le suppose Comme disait Françoise à son amie la rose La terre de Léo, la terre et puis les planches.
Ah non ne mourez pas même dans vos pensées Souvenez vous de nous, nos pieds nus en nos courses, Provocantes fictions, nos raisons offensées Qui vous faisaient vibrer aimantes insensées En disant nos secrets au plus profond des sources.
Nous nous aimions d’amour ? Ah Dieu la belle affaire ! Que n’avons-nous aimé en ces temps de soleil Nous avions devant nous un monde à satisfaire Un histoire à bâtir et ensuite à défaire Toi et moi disions-nous, toi et moi c’est pareil.
C’était vrai en ce temps ma douce camarade Me souvenant de toi me vient l’odeur des foins L’amour que nous faisions … toute une sérénade Oui mais je suis parti et tu restes en rade Tu m’écris aujourd’hui et je suis déjà loin.
Il n y eut entre nous que du flou d’établi Un jour une pensée… comme je vous aimais, Et puis ce passionnel peu a peu affaibli Solitude d’un jour, un sentiment d’oubli Ah depuis ce temps là que de lointains jamais.
Il m’arrive en rêvant de croire quelquefois Que mon cœur est bien plus qu’une simple machine Ah ma ferveur passée ma chaleur d’autrefois Que de jours, que de nuits, que de temps, que de fois… Mais demain c’est déjà, au bout du port, la Chine.