C’est au coin d’une rue qui ne ressemble à rien D’une ville anonyme au vide fascinant Plantée dans le décor d’un autre continent Que cet air psalmodié comme un chant grégorien M’a ramené bien loin, aux jours impertinents…
Complainte susurrée, mais il n’est que Paname Pour en savoir le sel et le sucre et l’odeur Avec la clope au bec et puis cet air frondeur Comme dans les vieux films, souvenirs vague à l’âme, Aux ailes d’un moulin qui tournent sans pudeur.
C’est sur la rive droite à l’abri des regards En partant de Pigalle où la nuit se rallume Dans un Paris bruissant de photos et de plumes Que je t’ai pris la main comme ça par hasard Pour savoir l’émotion qu’une pulsion résume.
Tes yeux en leurs regards battus des lassitudes, Avaient-ils donc envie de paraître blasés ? Aujourd’hui la distance en des temps déphasés Ont mis dans l’air du temps bien d’autres habitudes, Et le jeu est de cendre où il fut embrasé.
Il ne reste que moi pour retrouver l’opale Comme dans la chanson qui parlait de menotte Et d’amour sans espoir pour une mendigote Cachée sous les néons, d’une lune trop pale, La couleur de la nuit aux étoiles pâlottes.
De Sydney à Paris, juste un air fredonné, Seulement seize mille et quelques kilomètres, Entre nous même pas un demi centimètre Mais qu’est une distance à l’amour redonné ? Cet espace entre nous, je crois le reconnaître.
Mais là bas le poète a perdu sa mendiante, Égarée dans la nuit et les brouillards du temps Ah c’était je ne sais, c’était voila longtemps... Il la cherche toujours aux brumes ambiantes Princesse te voila mais où sont tes printemps ?
J’ai caressé du doigt la ride sur mon front Et toi Jane si lisse à mes mains équivoques Qui signais ta naissance en ces temps que j’évoque Où iras-tu chercher ce mal dont nous souffrons Nous de Paris ma rose, aux noirs tourments d’époque ?