J’ai rebâtie ma vie dans un tout autre temps Et me compose ailleurs une belle existence, Un monde de jadis où les dames d’antan N’opposent à ma vue la moindre résistance Plus belles que nature aux oripeaux flottants.
Je m’invente à l’envie dans les odeurs du thym Des chemins s’égarant aux forêts de l’automne Mais par eux je me perds et ma passion s’éteint A suivre pas à pas le parcours monotone De mes rêves de fleurs aux parcours incertains.
Et vous qui la peuplez cette vie de nature Qui rajoutez un rien aux éclats du soleil Mieux que ne le ferait l’artiste en ses peintures Tirez-moi vers le haut de mon fatal sommeil Surtout ne dites pas que je suis immature.
Je sais j’ai fait très peu et moins encore appris Toute une vie passée à vouloir l’impossible Refuser la rancune et aussi le mépris Ça m’a pris tout mon temps, même plus si possible Mais de vous mon amie encore suis-je épris.
Considérez ces mots, une déclaration D’un amour sans tempête... Une vague à la mer Il y a bien longtemps que ma séparation Entre moi et l’espoir me laisse un gout amer Une fracture vive et sans réparation.
Je ne vous donnerai de moi que peu de chose C’est tout ce que je peux et je le sais trop bien Seulement un semblant, quelque verbe eau de rose, Ne me demandez-pas de vous dire combien Vaudra ce sentiment, le seul dont je dispose.
Mais je vous garderai une infinie tendresse Une émotion sincère, un respect absolu, Le trouble d’un frisson, la joie d’une caresse, Cela au moins le peux et j’en suis résolu, N’est ce point ça l’amour passé toutes ivresses?