Je pleure au vent le soir qui m’emporte vers vous Quel est donc ce chien fou qui me mord en dedans Oh ma plaie ma douleur, cet éclat obsédant Et ces mots que je tais en ce mal que j’avoue Redites moi ma sœur, j’allais vous demandant Le meilleur de la vie et le meilleur de vous…. C’est de ça que je meurs de toute cette absence L’invisible est en moi, l’invisible m’emplit En mon vide profond aux peines accomplies, J’ai extrait du chagrin toute sa quintessence Et nul ne me fait plus mon mal, doux, assoupli, Je suis surtout vaincu de vos justes silences. Ah c’est ce vent des fous que vous disiez d’autan Sa pleine violence* au plus noir de ces nues Qui entraîne avec lui nos âmes toutes nues … Je délirai parfois avec vous dans le temps Quel était ce parfum mille fois reconnu Qui me disait c’est elle et puis nous à vingt ans. J’ai cent ans ce jourd’hui, cent ans de déserrance Ma folie, ma raison, mes normes dépassées Y aurait il toujours ces absurdes passés Un peu de nous, trouvé, puis cette indifférence Nos destins dans le soir est ce bien est ce assez ? Ah je ne garderai de vous que l’apparence. Ce soir je vais vivant mon deuil sur la grande ourse, Etre moi être toi ne plus savoir l’envie Etre de ce chemin qui sillonne et dévie, De cet obscur sans nom où s’arrête ma course Et puis te rappeler ce que furent nos vies Avant de m’endormir dans le creux de ta source.