Ce onze avril était un jour très ordinaire Mais Guy Kon.opn.icki nous a parlé longtemps, Et au fil de ses mots, j’ai remonté le temps Vers un soixante huit plus que quadragénaire Dont coule encor un sang, noir révolutionnaire.
Où donc avons-nous pris ce rien de l’existence Qui nous fait vivre mal et que l’on ne publie ? Ah nos jardins secrets aux roses qu’on oublie, Ne serait–il en vous que la triste sentence D’un jugement tout fait pour un monde en latence ?
Demain ne sera pas tel qu’ hier*, souvenez vous Que les révolutions d’œillets pour toutes armes Ne sont que de papier et pour le goût des larmes Nous avons tant donné et quoi, je vous l’avoue, Vous vivrez mieux vos vies de riches rendez-vous.
Enfants vous irez tous, mélangeant les couleurs, Ceux de l’Asie unie à la si chaude Afrique Ou de la vieille Europe à Latine Amérique ; Leur peine fut la notre et puis nos joies les leurs Et vous n’êtes pas faits pour vivre nos douleurs.
Oui vous allez bâtir l’avenir de vos mains, Sans haine ou sans regrets, sans vaincus ou vainqueurs, Je sais l’humanité qui sommeille en vos coeurs Vous tous qui tant vivez, ô mes frères humains, J’entends, oh oui j’entends, chanter vos lendemains.