Bien que tu sois partie tu ne m’as pas quittée Tu restes en dedans, tu es toi et moi-même Au-delà de mes nuits, de mes brouillards je t’aime Tu es toujours en moi l’éternelle invitée Lumière de ma vie… mais que d’obscurité.
Je te cherche la nuit mes heures de bas fonds Et mes veules soupirs que parfois je rengaine Sur mes airs de malheur volés a tes rengaines Quand l’hiver se fait vieux et que la neige fond Et quand au gris du ciel mon âme se confond.
Je te sais sans espoir comme je me devine Me demandant toujours quelle est bien l’autre et l’une Comme ces loups en vain qui hurlent à la lune Dans les déserts sans noms que nos larmes ravinent De mes joues à tes joues lorsque tes yeux pleuvinent.
Je ne fermerai pas la porte sur naguère Nos prairies au soleil et nos terres qui fument Si je suis aujourd’hui c’est parce que nous fûmes Même si revenir nous n’y croyons plus guère Je sais bien mon amour comment on perd la guerre.
Et je vais vivre avec ce cri supplémentaire Cette fin qui dit tout en seulement vingt mots Et qu’importe partir, qu’importent nos vains maux Nous n’aurons rien appris que l’art élémentaire D’esquiver les questions et de les mettre en terre.
Toi ma douleur première oh toi mon immortelle Tu vivras mon présent jusques à t’en lasser Et même si mes bras ne peuvent t’enlacer Tu demeures de chair, de sang car tu fus telle Mon cœur ne me dis pas « Plus tard que sera-t-elle ? »