La lumière d’automne est entrée au jardin Et elle vient lécher les murs de la maison Eclairant les croisées d’un soleil anodin Qui annonce les jours de la morte saison, La lumière d’automne est douce en mon jardin.
Tout passe cependant, tout passe et rien ne change Seuls de moindres détails paraissent variant, Voici venir le temps de ces lourdes vendanges Où filles et garçons iront se mariant Ah que le temps s’étire aux lieux où rien ne change.
Vous êtes là toujours mes vieux voleurs volés, Combien me faudrait-il de vies pour vous savoir ? Mes fleurs éparpillées, mes oiseaux envolés Tout cela n’était rien mais j’avais cru y voir Autre chose au-delà des vieux voleurs volés.
Ah oui combien de vies pour en vivre au moins une Et mon peuple et ma chair et ma glaise et ma terre, Je vous quitte parfois quand je pars pour la lune Mais je reviens toujours et ce cœur m’est mystère Donnez- moi la passion pour en vivre au moins une.
Quand bien même j’irai de jeu d’ombre en lumière, A vouloir nous trouver c’est sur je me perdrai, Serait-ce trop deux cœurs pour la même chaumière Et puis ce temps venu et que je suspendrai Ne serait-il pour nous que jeu d’ombre et lumière ?
Mais qu’est-tu mon royaume où parfois se mélange A un rien de soleil un rien d’éternité, Ronde, ronde la terre et bleue comme une orange Ah poète Eluard que de réalités Et nos rêves éveillés qui parfois se mélangent !