La ville était en fête en des bals concertés Et un hymne montait de la lande sauvage, Le chant de Nabucco comme si l’esclavage N’était que du passé aux mondes libertés.
Vous avez démoli le mur monumental Avec vos cœurs battants si fort dans vos poitrines, Car vous aviez cru voir, derrière ses vitrines, L’opulence - bonheur du monde occidental.
Ah vous y avez cru et vous aviez le droit De songer qu’autrement existait un ailleurs, Et que bien au-delà, des univers meilleurs, Étaient beaux et parfaits, pour autant qu’on y croit.
Las ! Regardez nos mains et voyez la muraille Esclaves des non dits ou de leurs synonymes Et nos ongles cassés sur des murs anonymes… La barrière est d’argent au monde qui déraille.
Le béton et puis l’or jusque dans la campagne, Ici on est leader ou bien on est hors course On joue des vies d’ouvriers, ça s’appelle la bourse, L’univers des crapauds grouillants dans le champagne.
Performants avant tout, c’est ainsi, marche ou crève, Au fond les télécoms, les Renault sans nul doute Meurent de n’avoir su prendre le train en route Vous rêviez d’Occident, c’était cela le rêve.
Vous disiez « Plus jamais ces fers que nous brisons » Liberté, renouveau, en ces heures prochaines Mais nous nous savons bien ce qu’il reste de chaînes, A briser dans les cœurs et de murs aux prisons.