Elle chante et tout le matin, S’ouvre à son chant qui tant l’éveille Elle chante au jour, c’est merveille Quand le ciel y perd son latin. Elle chante et mon clair destin En ses chansons se sait d’avance, Elle chante et ma longue transe Peut s’égarer dans son satin. Elle chante et tous les lutins La suivent à perdre la tête, Elle chante et soudain la fête Va déroulant ses serpentins. Sa chanson me garde les clés Qui ouvrent les portes de l’âme Elle monte comme une flamme Que nul ne peut venir souffler Sa vie qu’elle vit dans le vent Pour toutes joies du jour levant, Se joue toujours du jour suivant.
Elle danse et tous les minuits Font briller leurs paillettes d’or Elle danse et quand tout s’endort Se transforme en belle de nuit. Elle danse et puis tout s’enfuit, Tout ce qui n’est pas de son monde, Elle danse et prend dans sa ronde Tout le cosmos qu’elle a séduit. Elle danse à tout ce qui luit, Lueur nulle ou lune inconnue, Elle danse et mon amour nu La suit, meurt et se reconstruit. Sa danse me garde les clés Qui ouvrent les portes de l’âme Elle connait tous les sésames Que nul ne peut venir voler. Sa vie qu’elle vit dans le vent Pour toutes joies du jour levant, Se joue toujours du jour suivant.
Elle vit et tout l’univers, Se hâte de vivre avec elle, Elle vit comme une étincelle Eclairant une nuit d’hiver. Elle vit et mes pauvres vers Ne peuvent à eux seul le dire Elle vit sans rien interdire Et le monde tourne à l’envers Elle vit et son ciel ouvert, Il n’est rien que cela qui vaille, Elle vit mais qu’elle s’en aille Je me retrouve dans l’hiver. Son horizon que rien n’entame N’en finit pas de m’encercler Son ciel bleu me garde les clés Qui ouvrent les portes de l’âme. Sa vie qu’elle vit dans le vent Pour toutes joies du jour levant, Se joue toujours du jour suivant.