Serait-ce l’illusion, le début d’un mensonge Qui marchant sur vos pas reviennent en romance Ombres qui échappez de je ne sais quels songes Je vous attends le soir juste quand recommence La saison des départs et de mes transhumances.
Je pars avec vous aux alpages infinis Où je me sens flotter dans vos brumes marines Reprenez moi encor où le monde finit Et gardez moi au chaud au fond de vos vitrines Mais sans m’étiqueter de chansons ou doctrines.
La poésie du cœur c’est quand l’autre s’en va C’est quand on ne sait plus, qu’on recouvre ses maux De rubans de folie sur nos airs de java Pour porter nos sanglots sur les fonds baptismaux Et nommer nos néants avec nos pauvres mots.
Et je me perds ainsi en vos linceuls de vent Mes ombres, à tâtons je me peins à vos toiles Voyageur au long cours, vos bateaux dérivant M’emportent sur les flots et je hisse les voiles Au rêve sans contours qui rejoint les étoiles.
Redonne moi mon cœur l’illusion du certain Et celle de mes mots et celle d’exister Comme un autre semblant, l’illusion du distinct Mais seulement perdue dans ton éternité, D’être de sentiments après avoir été.
Et je me laisserai quelque part sur la rive De quoi me retrouver comme après un naufrage Mon phare dans la nuit, mes envies de dérives, Mes crayons de couleurs, mes ciels couleur d’orages Je tends mes mains vers vous tout au bout de mon âge.