Je pars vers l’inconnu où les eaux mélangées Riches des minéraux de ce pur métissage, Sont de douce saveur à nos soifs échangées Pour des lèvres calmées à la pulpe trop sage Et s’ouvre l’horizon aux oiseaux de passage.
Je sens aux cents sentiers d’ombrages et de mousse Comme une odeur d’automne aux douceurs apaisées, Les traverses connues sont, sous mes pas, aisées L’ombre reste en vos yeux si purs, votre frimousse… Oh rigueurs de l’hiver que le temps vous émousse !
Avant c’est aujourd’hui, passe, passe le temps Passe-passe du temps cette ombre de minuit Cette brume ténue, vapeur en fond de nuit Que je connais si bien et depuis si longtemps, Vous mourrez bien un jour, peut être en plein printemps.
Il est je le sais bien des neiges qui ne fondent L’empreinte de nos pas y gît d’éternité Et sont les souvenirs, l’autre réalité Mes vies sur vos passés sans cesse se refondent Ma mémoire et mon cœur sont là qui se confondent.
Fleurissez follement mes frêles fleurs fanées, Dans les pages volées de mon livre d’images, Où vous pourrez dormir, enchantées des ramages De mes oiseaux volés, vous mes abandonnées Et vos ardentes joies, d’aimer, assassinées.
Mais saurais je jamais cette faim assouvie ? Etre et te voir toujours assise sous l’auvent Le soleil sur la peau et la pluie et le vent, Airelle dans ma bouche oh garde moi l’envie De mordre à pleines dents dans toute chair de vie !…