Tu es, fait de tes peurs et tu surfes dessus Et tu croises parfois au détour d’un regard Un regard étranger au fond de ton miroir, Un regard en passant, comme une idée reçue Et tu crois exister…
Tu es de conscience aux ailes fabriquées, Fausses identités, se heurtant au présent, D’évidences vidées, de rites indécents, De souvenirs tronqués, mémoires imbriquées Et tu crois exister…
Tu es le péremptoire au verbe tranché net, La parole facile accompagnant le geste, L’absolue vérité qui écarte le reste La cervelle vidée branchée sur Internet Et tu crois exister…
Tu es l’internement impossible à dater, L’univers verrouillé, aux marches du perron De cette tour d’ivoire où l’idée tourne en rond, De ces couloirs muets fermés des deux cotés Et tu crois exister…
Tu es, plein d’images de ces milliers d’enfants, Manipulés d’idées aux principes tordus Qui vont sous les fusils ou qu’on tue dans la rue Tu es sachant cela mais t’en accommodant Et tu crois exister…
Tu es des dimanches dont les midis sans fin, Se prolongent à table en bouffes rituelles Tu es de ce peuple, rotant dans l’écuelle En regardant l’Afrique qui crève de faim Et tu crois exister…
Tu es de ces masses dites silencieuses Qui depuis bien longtemps, ont acquis l’habitude De bêler de concert avec la multitude Et dont la vérité est d’être plus nombreuses Et tu crois exister…
Tu es de tout cela, passé au laminoir, Comme je te connais, toi et ton univers ! Il m’arrive parfois de voir en un éclair Ton image connue, au fond de mon miroir 20 janvier 2013