Oubliés de la nuit, vos ongles ont lacéré L’uniforme béton sur les murs du silence Vos bouches sont sans voix, vos yeux incarcérés, Qu’importe, ils voient pour vous et c’est pour vous qu’ils p
Ils ont pris dans leurs mains le devenir du monde Et le malheur déborde entre leurs doigts serrés Ça palpite partout car c’est partout que gronde Le désespoir têtu, sous la griffe acérée.
Elle tourne la terre, elle qui va si mal, Mais le cerveau central qui fabrique le rêve Est bien là pour classer le normal, l’anormal Et l’homme en vit parfois et parfois il en crève.
Mais la terre s’en fout de l’homme sans destin, Car c’est pour les autres qu’elle, poursuit sa course Et que l’ordinateur programme le festin Branché en continu sur les cours de la bourse.
Parfois on humanise, image à la souffrance, Visages en passant sur des anonymats, Photographies glacées de la désespérance, Banale actualité hors de leur cinéma.
Cent mille morts ici, ça pose des questions, De la corne Africa, le fric n’en a que faire… Alors chacun retourne à ses occupations, C’est cela le bizness, en français, les affaires.