Je gravis les chemins du pays des faunesses Il fait jour c’est minuit et te t’aime à mourir Laisse-moi ces prairies que je puisse courir Jusqu’au gouffre insensé où sombra ma jeunesse Les naïades sont là qui vont me secourir.
Trempez dans le ruisseau vos lunes en croissants Dans l’ombre farfadets jouez-moi vos musiques, Pour trois notes rendues à ma vie d’amnésique Lorsque le jour au ciel s’égare décroissant Je me retrouverai en instinct génésique.
J’ai sauté l’arc en ciel ce matin en venant, J’écris de cent couleurs et de l’automatique Sirènes sont vos chants résolus chromatiques L’harmonica d’oubli, aux airs inconvenants Me dévoilant vos corps en sa pure acoustique.
Morgane m’a muré en son val de l’oubli Proprement ligoté avec ses blonds cheveux, Je vous aime ma fée, c’est comme un long aveu, Toute vie me parvient de loin si affaiblie Que je ne me souviens qui je suis, qui je veux.
Chaque étoile tombée en ma voute sera Mise sans condition aux lumières éteintes Et quand je te prendrai en la sublime étreinte De tes lèvres du haut toi tu m’embrasseras Et de celles du bas oublieras toute feinte.
Ils m’ont dit cette histoire aux marches du palais Où je venais pieds nus sur les silex qui blessent Et pour être certain que cette magie cesse J’avais pris avec moi la rose inégalée Dont les senteurs perdues éveillent les princesses.
Lors le voile est tombé, rompant la somnolence Sur d’ombre et la lumière où chacun a sa place L’un venu du soleil et l’autre de ses glaces L’un chatoyant du verbe et l’autre d’insolence Passé d’éternité qu’un seul instant remplace.
Et dans tes yeux ouverts j’ai lu tant de présages Eh oui, l’histoire un jour s’arrête d’elle même Faut-il vivre une nuit, partir au matin blême Pour cela être un homme ou un Dieu de passage Terre, terre voila prend ce cœur tant il t’aime.
La douceur de ce sein chimères d’érotismes, Me gardera vivant au centre du mystère Forêts de mon pays ah cette sève austère Que j’ai apprivoisée en mes peurs d’exotismes Elle coule en mon sang et bat dans mes artères.
J’ai pris ma dimension au-dessus des montagnes Les déserts sont en moi aux étés étouffants Aux autans, aux simouns, qui vont me décoiffant En moi ces pétillants aux bulles de champagne Mais surtout quand je vis, les rires des enfants.