Le soleil sur l’étang, en biais se réfléchit Etire la journée, sa traîne de saison, Viens, la nuit va tomber, sens tu l’air qui fraîchit ? Il se fait l’heure, amour, d’entrer en la maison.
Pendant qu’au four cuira la tarte cuisinée Aux suaves saveurs du sucre des myrtilles, J’allumerai le feu clair dans la cheminée, Avec ces serments secs qui craquent et pétillent.
Les lumières au loin, par delà les sureaux, Vont petit à petit, s’allumer et fleurir, Après, la nuit viendra derrière les carreaux Et nous verrons le jour tout doucement mourir.
L’heure est aux nostalgies empreintes des douceurs, D’un jour déjà passé, d’une vague tristesse, Mais pleine d’harmonie pour nos deux âmes sœurs Où un brin de langueur se mêle de tendresse.
Sur ton front est tombée la mèche accroche cœur La baiser doucement ne puis me l’interdire, Tu es là contre moi je sens battre ton cœur Menu plaisir qui sait ce que cela veut dire ?
Ces petits bonheurs là ne sont à dédaigner Vivre, tout est dans l’art et tout dans la manière L’âtre va crépiter au bois de châtaigner Et l’eau va murmurer au fond de la théière.
C’est entre clair obscur, l’instant de l’interlude, Tel quel depuis ce jour où tu le célébras, Ecoute c’est Chopin, son sixième prélude, Qui s’invite chez nous et te berce en mes bras.
Tes yeux me disent tant la douce confession, Il n’est besoin de mots, d’explications fournies, Je vais t’environner d’un monde de passion Et te faire l’amour de lenteurs infinies.