Je suis de ces oublis où mon bateau s’arrime Et m’emporte plus loin que les brumes sans âge, Mourir de ces voiliers ah mourir du voyage Pour si peu ou pour rien ou juste pour la frime Et me récupérer dans le coeur d’une rime, Est-ce cela tourner une nouvelle page ?
Mais vous vous êtes là qui m’aimez de silences Ou bien tout en éclats de vos rires pareils Et tout en vous n’est plus que lumière et soleils Alors je vous reviens des terres violences Pour vous aimer encor des pires insolences Rouges fleurs dont je fais mes bouquets de vermeils.
Mon enfant et ma vie au soir des rendez vous Notre victoire est là, aux fers que nous brisons, Viens ma sœur égarée au pays des prisons Où l’ordre était celui des fleurs au garde à vous, Partons tu es à moi, partons je suis à vous Nous sommes en nos cœurs aux voix de guérisons.
Un jour j’irai plus loin qu’aux confins de nos mondes Que cette terre Inca qui nous vit recueillis, Les résédas alors sur vos lèvres cueillis Ou ces fougères là que l’on disait osmondes Auront pu se faner. Ô mes sources profondes Et mes si vains désirs en vos eaux accueillis.
Le temps est en nos mains et si nous le pressons, Il n’est que ce moment d’espace circonscrit Ah oui c’est bien pour vous, cette nuit, qu’il s’écrit, Vous toutes mes aimées et vous tous mes bessons Il y a si longtemps que nous nous connaissons, Mon élan n’est vers vous qu’un geste de proscrit.