Ces bruits qui sont en moi, et que toujours je garde, Sont comme autant de mots que je veux recopier Ces folies en passant que parfois je hasarde A mettre noir sur blanc aux feuilles de papier. Ces mots que je m’adresse au-delà de mes songes, Qui me semblent toujours en dessous de l’idée, Aux marges du possible à la raison qui plonge Ils meurent en mon cœur comme des suicidés.
Mais ces mots sont de toi, dispersés dans le temps, Et ton envie de vivre et tes instincts de louve, Car tous ce mots sont toi, sur ton île existant Egarée dans l’ailleurs, avant que je t’y trouve Mais tout cela c’est toi, notre rêve au comptant.
Ces rumeurs que je sais au cœur de cette ville Tout seul avec ces gens tout aussi seuls que nous, Aux trottoirs éclairés des lumières fragiles Des vitrines de rien mais qui vendent de tout Et ces refus en moi de cette tiédeur fade De ces murs sur les quels se heurte ma raison, Ils résonnent toujours en ma tête malade, Ils sont mon quotidien, ils sont ma déraison.
Tout cela est de toi, dispersé dans le temps, Et ton envie de vivre et tes instincts de louve, Le refus du grégaire en mon cœur existant Me remonte de toi sans que je m’y retrouve Et je paye en oublis ces souvenirs tentants.
Quand je te reconnais, au bout d’une réplique, Que je ne dirai pas car mourante en mes lèvres, J’achète mon bonheur d’un substitut oblique Et je reste cloué à ma croix de mots mièvres. Est-ce ta poésie qui défonce les murs Ma princesse égarée dans ce monde poli, Ma muse qui ne mords qu’aux fruits déjà trop mûrs, Quand tu cherches le Beau où il n’est que joli.
Tout cela vient de toi, dispersé dans le temps Et ton envie de vivre et tes instincts de louve Car tu cherches la mer où il n’est que l’étang Aux mondes où jamais personne ne la trouve, Et tu te déçois de tes rêves exaltants Capables d’engrosser la poésie qui couve Sous la cendre des mots aux langages mutants.
Mais au vocabulaire enceint en son armure, Mes mots ne sont au mieux qu’un vacillant murmure.