Je vis ainsi ma vie dans un monde mouvant En regardant passer le soir à ma fenêtre, Les morts et les vivants et ceux dont le mal d’être Fait d’eux tantôt des morts et tantôt des vivants.
Tu es là ou ailleurs qu’importe la rupture ? Je te suis pas à pas en marchant à l’envers, Nous ne sommes passants, qu’un bruit, un fait divers, Une rumeur sans plus, un rai dans la nature.
J’ai toujours cru en nous, en la beauté des arbres En notre union surtout, ah quelle humanité ! Je vous ai tant aimés frères fraternité Tout ça nous survivra, c’est gravé dans le marbre.
Ainsi m’a fait ma mère, ignorant toute haine Je sais si peu du monde et comment il se nomme Renaissant un beau jour à la mort du vieil homme C’est découvrir l’amour naissant en une chaîne.
Au cœur de ces déserts où nous acclimatons Notre psychanalyse au gré de nos surmoi, Moi je continuerai à croire en vous, en moi, Et à vous rechercher dans la nuit, à tâtons.
Et déjà je m’en vais et déjà moins présent Il n’est que de sentir, ce rien d'indifférence Et monter peu à peu toute la différence Du rêve de jeunesse au songe sénescent.
Mon enfance est toujours en quête d’elle-même, Y eut-il un début ? Quand a-t-elle fini ? Ces espaces étroits affleurent l’infini Le temps de s’éveiller et le temps que l’on aime.
Rose que disais-tu en nos aveugles courses Des couleurs capturées en un monde qui bouge Et nos cœurs et nos sangs et puis la couleur rouge Et le vert des prairies et le bleu de nos sources.
Sens-tu éclore en toi ce cri qui se fait vieux Comme un conte qui va puiser au firmament Sa légende en un mot, l’espace d’un moment, Le temps d’avoir aimé et de vous dire Adieu.