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Roger VIDAL

Je pense à toi

Sur les rires brisés d’une enfance volée,
Qui s’arrête au détour d’un geste fanatique
La où rien n’a de sens, là où rien ne s’explique
Les mots n’existent pas, qui pourraient consoler.

Et moi toujours,
Au silence infini de mon profond tumulte
Petit je pense à toi, parti sans être adulte.

Qui s’arrête au détour d’un geste fanatique ?
Et quelle est la leçon qu’on en pourra tirer ?
Surtout pas de mélo, aux bouches soutiré
Par la démagogie des instincts politiques.

Et moi toujours,
Au silence infini de mon profond tumulte
Petit je pense à toi, parti sans être adulte.

Et quelle est la leçon qu’on en pourra tirer ?
Oui il en meurt ailleurs, l’histoire balbutie
Cela n’explique pas ceux qu’on tua ici
Le meurtre d’un enfant, jamais n’en guérirai.

Et moi toujours,
Au silence infini de mon profond tumulte
Petit je pense à toi, parti sans être adulte.

Oui il en meurt ailleurs, il en est certains même
Qui partent par la faim en arrivant au monde
Mais rien, même ceux, là ne justifient l’immonde
Le meurtre d’un enfant c’est ça l’horreur suprême.

Et moi toujours,
Au silence infini de mon profond tumulte
Petit je pense à toi, parti sans être adulte.

Je pense à toi et oui lorsque survient un drame
Et puis je me redis qu’il va bien falloir vivre
En intégrant ces mots et je ferme ton livre
Qui a tissée ma vie au vieux fil de sa trame.
Petit je pense à toi.

Le 22 mars 2012