Je crée parfois la nuit des lumières nouvelles, Des lueurs étoilées, météores des mers Qui viennent s’abîmer dans ces gouffres amers Où dorment pour toujours les blanches caravelles.
C’est ma façon à moi de m’accepter peut-être, D’être ce bâtisseur qui fit des cathédrales, Ce rêveur égaré aux plaines sidérales, Ce penseur qui rêva d’humanité sans maîtres.
C’est ma façon à moi d’en refaire un peu plus, Un supplément de vie, un monde réservé. Penser cela n’est rien mais à quoi bon rêver D’un quelconque univers où tu ne serais plus ?
Mes champs de tes novas et de mes confusions, J’avais cru en ces soirs où j’allais captivant, Ces riens d’éternité qui me faisaient vivant Ou tout au moins passant, m’en offraient l’illusion.
Je crée parfois la nuit, de moins en moins souvent, Ces puits dans les déserts balayés par les vents Où les poussières d’or à l’infini, se lèvent.
Et du creux de la main, je les sème à l’envi Est-ce donc tout cela que l’on nomme le rêve, Est-ce donc tout cela que l’on nomme la vie ?