Je chemine aux sentiers qui vous ont vu mourir Et je vis en vos vies Ou plutôt je survis En vos vies, aux allées qui vous ont vu courir Mais vers quoi courriez-vous ? Mais vers quoi et vers où ? Qu’aviez-vous de chemin ainsi à parcourir ?...
Je suis de ces séjours que signent vos présences. Seriez-vous d’au-delà ? Seriez-vous si peu là ? La simple traduction du vide et de l’absence La goûte à l’océan Affirmée au néant Mes jours de mauvais œil et mes nuits de violences.
J’épie dans ma clarté la vôtre évanescente, Comme une dérision Une simple illusion, Prisonnier un instant d’une vision passante Reflet d’une folie Au miroir dépoli Nos mémoires en vain, nos mémoires absentes…
Je vous croise parfois à l’angle de ma porte Contre elle m’appuyant Et vos contours fuyants… Ou bien comme un écho que l’au-delà m’apporte Autant que mes minuits Autant l’air de la nuit ! Le vent va se berçant de vos mots qu’il emporte.
Je navigue avec vous aux vagues de mes songes Comme un désir guidé Aux mers des suicidés N’ignorant qu’à moitié tous ces vers qui vous rongent Et les chapes d’hivers Aux fronts des univers Comme si vous savoir n’était qu’un pieux mensonge.
Ah je sais, je sais bien que vous m’y attendez En ces mondes aisés Des instincts apaisés Mais j’ignore toujours ce vers quoi vous tendez Est-ce la perfection L’ultime solution Dont vous vouliez parler mais que je n’entendais ?
Bien sûr vers vous je viens, oui je viens comme on passe. Vous me garderez bien une petite place, Un cyprès au soleil pour une ombre soldée.