J’écris ces mots d’hier pour vous frêle petiote Seule assise en ciseaux sur ce vieux banc d’école Qui croquiez crânement dans la craie ou la colle Et dont ils prétendaient que vous étiez idiote Mais moi je me disais « non elle n’est bête, Elle a tout simplement plein d’oiseaux dans la tête » D’avoir pensé cela, je n’en suis pas peu fier C’est pour vous que j’écris ces mots, ces mots d’hier.
J’écris ces mots d’amour pour vous mes nostalgies Nicole au rouge œillet qu’un souvenir confond Avec votre regard si noir et si profond Pour vous aussi Edith aux langueurs assagies Et puis tous mes secrets puisés un peu, beaucoup, D’une si douce lèvre au creux de votre cou, En nos rires le soir, cette pointe d’humour C’est pour vous que j’écris ces mots, ces mots d’amour.
J’écris ces mots de foi pour vous Pierre et Jérôme Et vous aussi Janie, Béatrice et Arlette Plus aux soixante et huit bougies de notre fête Alors que vit toujours la flamme au cœur de l’homme, Je sais que l’espérance aux quatre vents chancelle Mais il suffit de peu, de croire à l’étincelle Pour qu’en feu d’artifice elle brille parfois, C’est pour vous que j’écris ces mots, ces mots de foi.
J’écris ces mots de vie pour vous belle envolée Dont je porte toujours une union à mon doigt Je n’ai pas oublié ce que le temps nous doit De bonheur accompli et de chance volée Pour vous qui tant viviez et vivez tellement Ah ce n’est pas toujours l’inconscient qui ment J’ai payé ce qu’il faut d’illusion et d’envie C’est pour vous que j’écris ces mots, ces mots de vie.
J’écris ces mots d’espoir pour vous nos lendemains, Vous qui deviez chanter et que nous attendions, Il se peut que ce chant jamais ne l’entendions Mais des hommes nouveaux vous serrent dans leurs mains Enfant multicolore au monde sans frontière Toi la génération de demain, l’héritière Qui ne passera plus la vie au découpoir C’est pour vous que j’écris, ces mots, ces mots d’espoir.
J’écris ces mots de joie pour vous lumière et vent Soleils et pluies au ciel, terres ensemencées Foisonnantes forêts, marées recommencées, A tout ce qui résiste et demeure vivant A vous qui en dépit de cette cicatrice, Nous donnez le meilleur, généreuse matrice, Comme cette colline au couchant qui rougeoie C’est pour vous que j’écris ces mots, ces mots de joie.