Quand tout le gris du ciel vient se poser devant Mon horizon réduit aux bords de la fenêtre Tu t’approches de moi alors je sens renaître Cet espoir en mon cœur tout chaud et tout vivant Et c’est comme une voix qui chante dans le vent.
Et tu me prends la main, quelle belle aventure, Quelle étrange voyage où se fond mon dessein Ton corps contre le mien, la douceur de ton sein, La fraicheur de la nuit et ta nue devanture, Je me perds plus en toi qu’en toutes conjectures.
Ton univers est là et j’oublie les factices C’est ma faim et ma soif, de toi immodérées, Tu es ma source vive, en onde libérée, J’entre en ton corps ami par ce doux interstice Qui m’entraine au-delà du rêve des solstices.
Et me viennent les mots de jamais ou longtemps Ta boussole et ma montre en se mêlant s’étreignent Et nos vies suspendues aux lampes qui s’éteignent Nous confondent dans l’ombre et l’espace et le temps Tu n’es que par l’espoir, tu n’es que de printemps.
Tu me dis la douceur des lunes de minuit Le sable sous nos pieds le long des plages nues, Et le monde en cette ile où nous avons connu L’amour et le meilleur, la langueur sans l’ennui Mais aussi la passion jusqu’au bout de la nuit.
Jane à la fois ma fille et ma réalité Je t’ai appris l’odeur, le parfum de l’émoi Ma cadette venue si longtemps après moi Et toi tu m’as rendu le fruit mur éclaté D’un amour déclaré : « bon pour l’éternité ».